Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
19 Oct

Le problème à la campagne, c’est l’entourage, les voisins

Publié par Benoit VOGEL  - Catégories :  #lifestyle, #gay, #famille

Le problème à la campagne, c’est l’entourage, les voisins

EXTRAIT D'UN CHAPITRE DE MON LIVRE :

Le problème à la campagne, c’est l’entourage, les voisins

"Assumer, vivre pleinement et sereinement son homosexualité n’est pas l’apanage de la vie en zone rurale. Quelques centaines d’individus à peine vivent en moyenne par village. Des communes de superficie et de population réduites, cette configuration permet un contact direct entre les habitants qui finissent par se connaître presque tous. L’habitat rural est ouvert sur l’extérieur. Les gens vivent pour la plupart dans des maisons individuelles, bordées d’une cour, d’un jardin, parfois d’un pré, qui s’ouvrent à leur environnement, à leur voisinage. L’habitation, idéalement conçue pour favoriser les échanges et communiquer, donne sur la rue. L’habitat ouvert, les dépendances encouragent les activités, une animation extra-muros, le rural vit autant dehors que dedans, il côtoie régulièrement son voisin. Et il s’occupe à entretenir l’espace qui entoure sa maison, bêcher son potager, passer un coup de balai dans la cour, il a souvent la main verte, car son habitat est envahi pacifiquement par la verdure. Le voisin a les mêmes occupations, il pratique les mêmes activités.

La notion de cloisonnement intérieur ou de confinement chez soi, typique du mode de vie urbain, n’existe pas à la campagne, avec pour conséquence une communication régulière entre les habitants. Solidarité et amitié prennent racines. Communiquer crée des liens, une source d’échanges, une complicité, des contacts étroits. Les gens se connaissent bien. L’individu rural vit en harmonie avec son environnement immédiat, naturel et humain. La notion d’anonymat, d’existence recluse, ne s’applique donc pas vraiment dans les campagnes. Cette situation typique favorise l’uniformisation des comportements. Tout le monde ou presque suit un même mode de vie. Au village, la notion de norme sociale impose toute sa substance, elle caractérise l’existence des ruraux, en contradiction avec l’anonymat urbain dont peuvent découler des initiatives singulières, des comportements variés, différents, la notion de voisinage et d’échanges y faisant défaut. Homogénéité rurale, hétérogénéité urbaine. J’entends des gens dire parfois : « à la campagne, on se marie pour faire comme tout le monde ». La société rurale a instauré, imposé cette norme sociale adoptée quasiment par tous les habitants. Se marier, vivre avec une personne du sexe opposé, avoir des enfants est de rigueur, un gage d’intégration. Solidarité, entraide, amitié, contacts, communiquer, soutien, chacun de ces liens étroits est une brique à l’édifice social, la communauté où sont admis les individus qui se sont intégrés. Pour pouvoir bénéficier de bonnes relations de voisinage, pour être accepté dans son village, l’individu doit impérativement adhérer à la norme. L’uniformisation des comportements est également le fruit d’un faible brassage humain, social, et culturel.

Peu de gens issus d’horizons lointains ou de culture, de religion et de race différentes, mais des ouvriers, des employés pour la plupart nés et vivant au terroir. Toute cette réalité ne favorise pas l’ouverture d’esprit si caractéristique des populations urbaines, même si l’accès à l’information et aux médias est établi dans toutes les chaumières."

Commenter cet article

À propos

présentation de mon nouveau livre édité par EDILIVRE